L’Agriculture française à l’agonie. Jusqu’à quand ?
A / Qu’est ce que l’agriculture, qu’est ce qu’un agriculteur ? :
D’abord, remettons les choses à leurs places :
Ce sont des hommes et des femmes qui, de part leurs métiers, produisent des matières premières, alimentaires principalement, d’origine végétales ou animales. Ils travaillent avec du vivant. Ces métiers, car ils y en a autant que de groupe de produits (cultures maraîchères, fruitières, céréalières, productions bovines, avicoles, porcines … la liste est innombrable), demandent des compétences élevées et multiples : Botanique, Biologie et physiologie du vivant, ou dois- je dire des vivants , pour comprendre les plantes et animaux qu’ils produisent. Climatologie, indispensable à la gestion des cycles de culture. Pédologie pour la gestion et entretien des sols. Chimie des molécules pour gérer la protection phytosanitaire et la fertilisation. Machinisme et mécanique, indispensable dans les exploitations modernes du XXemes siècle où la machine est omniprésente et coûte chère. Hydraulique pour la gestion des installations d’irrigation. Commerce, négoce, vente, pour assurer l’écoulement. Gestion, comptabilité, fiscalité, pour garantir la réussite financière et administrative de l’exploitation … et j’en oublie sûrement d’autres.
Tout cela, sans qu’on leurs garantissent un plan de formation qui devraient être continu, au vue des mutations rapides et profondes que subit l’agriculture, en terme d’évolutions techniques, réglementaires et commerciales.
Quels autres métiers réunissent autant de maîtrises ? qui plus est intuitive, c’est à dire que ces professionnels eux même, n’en sont pas souvent conscients, couplés à une telle responsabilité et une telle portée : Ils sont à la source de toutes sortes d’industrie agroalimentaire, de toutes nourritures sous toutes ses formes, avec tout les métiers qui y sont rattachés (conditionnement, transport, transformation, marketing, négoce, distribution).
Et tout cela pour un salaire de misère dans des conditions des plus difficiles ( Profession la moins bien rémunérée de France et même mondiale).
C’est un métier extrêmement réglementé par l’État, à raison, en raison de son rôle clé dans la civilisation: la nourrir. L’État, le garant de la santé publique, de tout temps, fournit à cette profession (sous pression réglementaire) le cadre, afin de protéger la population des risques sanitaires, afin de garantir une production saine à sa population et à ses clients.
Ce ne sont pas les agriculteurs qui sont coupables, si nos populations souffrent de problème de santé lié au mode de production agricole. Ils ne font que travailler avec les moyens (financier, d’encadrement et de formation) et les cadres (administratif et réglementaire) que l’État leurs fixe, et pourtant, au moindre problèmes médiatisés, c’est eux qui subissent la pression du publique; A tort.
En premier lieu, mes remerciements et mes félicitations pour votre persévérance de tous les jours.
B ) Sortons l’agriculture du Libre Échange Total :
Entre la fin des quotas qui leurs garantissait un écoulement à un prix décent; entre la concurrence des autres pays de la zone UE et hors de la zone UE, à coût de production moindre; entre la décroissance des marchés mondiaux, les agriculteurs de notre pays ne s’en sortent plus (1,5 suicide par jour). Plus que les surfaces agricoles, c’est l’effectif des exploitations qui a gravement baissé, ainsi que leurs salaires moyens. Arrêtons là le constat.
Pas d’autre solution que d’envisager le rapport de force avec l’UE, comme décrit dans le chapitre de la Macro – économie.
Nous ne pouvons pas laisser mourir toute une filière, qui plus est qui s’occupe de 50 % de notre territoire, dont ils sont aussi les gestionnaires. La France est le premier pays d’Europe et le troisième mondiale, en matière de production agricole. Notre puissance agricole, reconnue par tous se doit d’être protéger, d’être gérer comme un capital qu’il convient de faire vivre selon les règles développées dans le chapitre Macro-économie dont je vous renvoie : Marché intérieur protégé et accords commerciaux bilatéraux.
D / Incluons les coûts de production dans les contrats :
En effet, actuellement les contrats de commercialisation, notamment avec les centrales d’achat des supermarchés, incluent les quantités, les qualités, mais pas les coûts de productions (pour cause annoncée de « concurrence libre » en faveur des consommateurs …), ce qui amène les producteurs à des ventes en dessous de leurs coûts de productions… Dramatique.
Il convient de modifier cette règle et de s’assurer que les producteurs puissent être rémunérés avec pour minimum, leurs coûts de productions. (Le réseau de référence est déjà existant dans la plupart des filières).
E ) Développons les filières de proximités :
Ici il s’agit de mettre en œuvre tous les mécanismes développés dans le chapitre de la Micro-économie : Développement du marché intérieur, par des circuits courts et semi long, pour limiter les coûts des intermédiaires, augmenter les marges des producteurs, et favoriser les consommateurs.
F / Simplifions leurs démarches :
En plus de satisfaire les défis techniques et commerciaux, les agriculteurs ont une grosse part de travail administratif. Il s’agit des démarches d’aides à l’investissement, à l’installation, en cas de catastrophe naturel, ainsi que les formalités liées à la fiscalité … Que de paperasses pour des hommes et des femmes de terrain. Actuellement la tendance est à la complexification de ces dossiers, en raison de financements restreints et d’enjeux environnementaux extrêmes.
Des efforts doivent être faits pour rendre les formulaires lisibles et compréhensibles par tous. Les contraintes de justification doivent être à minima par rapport à l’objectif visé.
G / Égalité des producteurs en matières d’aides :
On assiste actuellement à une différenciation des aides en fonction du mode de commercialisation des agriculteurs : Ceux qui sont en Organisation de Producteurs (OP, coopératives …) bénéficient de taux majorés par rapport aux indépendants, ce qui va à l’encontre de la Micro-économie, et apparaît totalement injuste pour une certaine catégorie : En quoi, juridiquement, ces agriculteurs sont différents, en terme de statut, pour justifier une différenciation de l’aide ? Tout les agriculteurs sont sensés avoir les mêmes devoirs et les mêmes droits. Or le système actuelle privilégie certains en fonction de leurs filières de commercialisations et non de leurs statuts: Totalement injuste.
Bien sûr, les indépendants se doivent de justifier autant que ceux qui sont en filière, d’une comptabilité en bonne et du forme, confirmant leurs capacités d’écoulements et donc d’investissement, choses qu’il est plus aisé de justifier en OP. Mais ils doivent avoir le droit et la possibilité de le faire. L’exclusion d’office en pensant qu’ils n’en sont pas capable est totalement arbitraire et indigne d’un pays comme la France.
H / Exiger des concurrents le respect des normes françaises :
Le plus difficile est peut être cette injustice qui leurs est imposée : Cette contradiction en matière de normes, que résume l’avis du CESE du 18 mars 2015 : « Le principe de réciprocité devrait garantir que toutes les productions qui arrivent sur un marché déterminé aient obligatoirement été produites dans le respect des exigences ou normes en vigueur pour celles dont la culture s’effectue en Europe, concernant la sécurité sanitaire, l’éco-conditionnalité, l’utilisation de matières actives, etc … »
Sélectionner les importations de qualité : Cela signifie que ne peut être commercialisé sur le territoire que les produits qui répondent aux normes de notre territoire, cela pour la protection de notre population. Sujet longuement développé dans le chapitre « Protection Sociale, les normes ».
Cela aura également l’avantage de soustraire nos agriculteurs à la concurrence des productions extérieurs de moindre qualité à bas coût. Injustice face à la qualité de nos industries en générale.
I / Accompagner les agriculteurs dans le maintien et l’acquisition de compétence.
Cela se fait en prenant en compte toute la chaîne :
1 – Recherche : fondement de la compréhension des problèmes et des directions à prendre pour leur résolutions.
2 – Expérimentations : Pour trouver des solutions applicables à l’échelle de l’exploitation.
3 – Vulgarisations : Pour transférer des solutions à la majorité des exploitations
4 – La formation : Le métier d’agriculteurs, comme nous l’avons vue en présentation, demande une mise à jours continuelle des informations et des compétences, en raison de l’évolution rapide des différents domaines auxquels ils sont confrontés. Il convient d’accompagner tout ceux qui désirent se former en leurs offrant des offres adaptées à leurs demandes, en qualité et quantité, cela parfois en développant un service de remplacement qui aura son utilité pour d’autres raisons également.
J / Le service de remplacement :
La mise en place et le développement par région d’un pôle de remplacement, permettant aux agriculteurs de bénéficier de solution en cas d’impossibilité temporaire d’exercer (maladie, accident, formation, vacances …), sans perdre la totalité de leurs revenus.
Conclusion :
Les agriculteurs français sont actuellement en souffrance. A raison. La vie est plus difficile pour eux que pour tout le reste de la population. Pourtant ils sont là. Ils ne lâchent pas, restent attelés à la tache tel des chevaux de trait. Ils ne demandent pourtant rien d’autres que de vivre décemment de leurs métiers, comme tout le monde. Mais eux, peut être plus que tout le monde, le mériteraient amplement.
Le chantier qui amènerait cette profession à remplir ces missions de production, dans le cadre légale en toute viabilité et confort de vie, est ici immense. Il passe par plusieurs phases à différents degrés :
- la phase politique et diplomatique, pour modifier, ne serait ce que partiellement, les règles de l’OMC et de l’UE.
- une réforme de l’organisation de l’économie en direction de la micro-économie, pour augmenter les marges des producteurs et leurs déficits d’image.
- Une simplification de l’administratif pour faciliter leurs démarches, nombreuses.
- Des plans d’acquisitions de compétences, pour s’assurer de leurs adaptations dans le monde de demain.
Nous disposons pour ce faire au minimum, des budgets affectés les années précédentes et sera étudier l’extension de ce budget. Voir chapitre BUDGET.
Ils peuvent et doivent pouvoir être fières de leurs métiers, car ils sont les premiers maillons de la société, tellement essentiel pour notre monde. Il convient de se le rappeler et de leurs exprimer continuellement, dans les paroles, les budgets et dans les actes.